« Que dit-elle donc, (l’Écriture) ? La parole est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or cette parole est celle de la foi, que nous prêchons. Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité, tu seras sauvé. En effet, c’est avec le cœur que l’on croit et parvient à la justice, et c’est avec la bouche que l’on affirme une conviction et parvient au salut, comme le dit l’Écriture : Celui qui croit en lui ne sera pas couvert de honte . » Romains 10.8-11
Nous avons de Noël une image harmonieuse et douce comme une crèche naïve sur une image pieuse. Oui Noël apporte la paix et la douceur. Mais Noël, c’est aussi le risque de la Parole. Risque pour Jésus d’abord, qui en venant sur terre, sait qu’il va un jour mourir par la faute des humains qu’il est pourtant venu sauver… Risque pour Marie et Joseph aussi qui, en acceptant de le recevoir, assument le danger de la mauvaise réputation. Marie : mère célibataire et Joseph : père adoptif…
A notre tour, en tant que chrétiens, nous sommes appelés à prendre des risques au nom de notre foi. Ces versets de l’Épître aux romains nous en montrent la voie. On insiste souvent sur le fait que le salut est gratuit, puisqu’il est offert par Dieu à tous ceux qui croient en Jésus-Christ. Mais on ne dit pas assez que pour être intégré, ce salut nécessite en retour que nous confessions notre foi. Autrement dit, que nous témoignions d’elle autour de nous. L’Épître aux romains ne sépare pas les deux mouvements : celui de la foi et celui du témoignage.
Suite aux attentats de janvier et de novembre, notre pays est meurtri et choqué. La vague islamiste radicale va-t-elle nous emporter ? L’autre jour, je disais à une paroissienne troublée par l’actualité : « La meilleure manière de résister est que les chrétiens pratiquent leur Religion ; que chacun vive sa culture et sa foi sans complexe et sans peur, à condition que cela se fasse de manière publique, dans le respect des autres et dans celui des Lois ».
La chancelière allemande Angela Merkel (fille de pasteur !) participait récemment à une discussion publique à l’université de Berne en Suisse. Confrontée à une question sur le risque d’une « islamisation » de l’Europe, elle a rappelé que la meilleure réponse était d’avoir « le courage d’être chrétiens, de savoir susciter le dialogue avec les autres religions, de retourner à l’église, de se replonger dans la Bible ». Puis elle a ajouté avec regret : « Si vous demandez à des écoliers ce qu’est, par exemple, la Pentecôte, les réponses seront sûrement très décevantes ».
Oui, si nous voulons affronter sereinement l’avenir et si vraiment nous sommes attachés à nos valeurs chrétiennes et à notre culture, alors il nous reste une chose à faire, c’est de relire notre Bible et de réfléchir en ces termes : « Pourquoi vais-je au temple le dimanche ? » Ou : « Pourquoi ne vais je pas (plus) au temple le dimanche ? » Et, que dire de l’enseignement communiqué à nos enfants ? Il est plus que désolant que tant de familles ne fassent pas l’effort de faire suivre à leurs enfants une instruction religieuse dans le cadre de l’école biblique et du catéchisme. Priver les enfants de l’enseignement chrétien ou leur laisser un « choix » qu’ils ne maîtrisent pas, c’est aussi les priver de ressources intellectuelles et spirituelles pour se situer dans un monde multiculturel et inter-religieux. L’enseignement biblique des paroisses, même s’il n’est pas parfait, offre un « plus » qui nous paraît bien pertinent dans l’époque actuelle.
Et si nous faisions comme Marie et Joseph qui ne se sont pas posé mille questions et qui ont élevé Jésus selon le rituel juif prévu (circoncision présentation, instruction biblique…) ? Ils ont accompli leur « devoir » de parents croyants sans vaciller, par obéissance mais aussi en se laissant guider par la Foi, c’est à dire la Confiance en Dieu.
En cette fin d’année, après ce que la France et le monde ont vécu en 2015, mettons-nous à l’écoute de la Parole de Dieu avec ce verset rassurant, en forme de programme : « Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre ; Je te conseillerai, j’aurai le regard sur toi. » Psaumes : 32.8
Pasteur Bernard Bordes